50e régiment d'artillerie

De Les Côtes-d'Armor dans la Grande Guerre
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Extrait de l’historique du 50e régiment d’artillerie de campagne.

ATTAQUE DES MONTS (CHAMPAGNE) (5 avril-25 mai 1917.)

Le 4 avril 1917, le 50e R. A. C. débarque à Saint-Hilaire-au-Temple, et est rattaché le 6 avril à la division marocaine sous les ordres du général DEGOUTTES, pour prendre part à l'attaque des monts de Champagne. Le 17 avril, par une pluie torrentielle, les batteries appuient l'attaque de la division marocaine sur le Mont-Sans-Nom, les hauteurs de Moronvilliers et les tranchées à l'ouest du golfe d'Auberive (le golfe n'est pas attaqué de front). Le 1er groupe est chargé plus spécialement d'appuyer le régiment de la légion étrangère ; les 2e et 3e groupes ont une mission d'accompagnement, près du 8e régiment de zouaves, de la façon suivante : le 3e groupe accompagne un bataillon du 8e zouaves jusqu'au delà du Mont-Sans-Nom, le 2e groupe devant à ce moment le remplacer dans sa mission. Le 2e groupe pendant la nuit du 16 au 17, a été porté immédiatement derrière la première ligne occupée par le 8e régiment de zouaves. Le 17 avril, dès 4h 45 l'infanterie progresse sous une réaction violente de l'artillerie allemande qui n'épargne pas les batteries. Le commandant du 2e groupe, les trois commandants de batterie, l'officier orienteur et des détachements de liaison sortent avec les premières vagues pour pouvoir s'installer en observateurs sur le Mont-Sans-Nom, aussitôt après son occupation. Le capitaine RUMEN est blessé, dès le début de l'action, d'une balle à la gorge. L'accompagnement du 8e zouaves est vigoureusement soutenu par le 3e groupe et le bataillon d'attaque dépasse rapidement le Mont-Sans-Nom. Immédiatement le personnel du 2e groupe s'y installe pour l'observation, et par signalisation optique et par liaison téléphonique se met en communication avec les batteries de tir et assure sa mission. Celle-ci remplie, le 3e groupe se porte en avant près de la Voie Romaine, et dans l'après-midi du 17, les deux groupes sont à même de remplir auprès de l'infanterie une mission des plus efficaces. Dans sa progression, le 8e zouaves enlève 9 canons et fait plusieurs centaines de prisonniers. Sur la droite de l'attaque de la division, le 1er groupe appuie le mouvement tournant de la légion étrangère. Dès la première heure de l'attaque, l'officier de liaison du groupe (sous-lieutenant MANIEZ) est tué auprès du colonel de la légion. L'avance est moins sensible le 17 avril, car l'infanterie se heurte à une énergique résistance de l'ennemi devant Auberive. Aussi l'effort de ce groupe dans sa mission d'accompagnement doit-il se prolonger plusieurs jours, mais finalement Auberive est enlevé et le front porté à quelque cent mètres de Vaudesincourt. Dans cette attaque, la division marocaine a progressé de 3 kilomètres et fait 1.200 prisonniers. Les trois groupes sont relevés les 27 et 28 avril du secteur de la division marocaine et mis à la disposition du général BRULARD, commandant la 131e division. Les deux premiers occupent des emplacements situés dans les anciennes premières lignes françaises (Bois Noir et bois Horizontal) et le 3e un emplacement au nord de la ferme Moscou. Avec le plus grand entrain on se prépare en vue de l'attaque de la division qui doit avoir lieu le 30. Les trois groupes se partagent avec l'artillerie de la 45e division le front d'attaque des deux régiments de droite (14e et 7e d'infanterie) qui ont pour mission d'enlever le tunnel du mont Perthois (le 14e ) et le Casque (le 7e ). L'attaque du 30 avril se déclenche à 12 heures. La 262e brigade, commandée par le colonel GOUBAUD, s'empare du Casque et du Perthois bien que la division de droite n'ait pu déboucher et que la brigade de gauche n'ait pu enlever le mont Haut, très fortement défendu. Plusieurs canons et 400 prisonniers sont capturés. L'ennemi tente aussitôt une contre-attaque très violente. Mais le barrage, réclamé par signalisation optique, toute autre liaison étant devenue impossible, est immédiatement déclenché. Deux bataillons ennemis sont littéralement fauchés par nos tirs, c'est à peine si 100 hommes parviennent jusqu'à nos fantassins. Ce sont les 2e et 3e groupes qui, par leurs feux, annihilent cette dangereuse contre-attaque. Dans les journées qui suivent, la lutte se poursuit sans arrêt, car, en outre de ses missions normales, le 50e R. A. C. doit isoler de ses arrières une troupe de 200 hommes enfermés dan le tunnel du mont Perthois ; c'est surtout, la tâche du 1er groupe aidé par les feux disponibles des deux autres Au bout de trente-six heures, ce nid de prisonniers est réduit ; la prise de ces 200 hommes et de plusieurs officiers nous rend complètement maîtres du tunnel du mont Perthois. La 131e D. I. a capturé dans cette attaque plusieurs canons et 650 prisonniers. Elle enregistre comme gain de terrain la prise du Casque et du mont Perthois. Dans la période du 4 au 5 mai, les Allemands redoutent l'exploitation du succès du 30 avril vers Moronvilliers et bombardent sans arrêt les régions françaises de la ferme Moscou. Ils utilisent, pour mieux régler leurs tirs, les observatoires du Cornillet. Les pertes deviennent importantes, dans les groupes ; le 2e est celui qui souffre le plus. Le commandement se voit dans l'obligation d'accorder à la 4e batterie un repos de quarante-huit heures.

Le 4 mai, le capitaine COCHIN, commandant la 6e batterie, et le sous-lieutenant VIAUD, de la 4e , sont blessés mortellement. Le 6, le capitaine SALOMON, commandant le 2e groupe, le capitaine DE CLERVILLE, commandant la 4e batterie, le sous-lieutenant DESTOUCHES et plusieurs hommes sont tués sur les positions. Le capitaine CHARDENET, commandant la 3e batterie, prend le commandement du 2e groupe. Durant toute cette période, il faut également faire face aux contre-attaques allemandes qui, bien qu'à faibles effectifs, cherchent à reprendre les crêtes du Casque ou du Perthois et nous enlever tout observatoire. Pour appuyer ces actions, les Allemands sont arrivés à utiliser un observatoire du Petit Mont Haut. Sur confirmation de ce renseignement et sans souci du bombardement des premières lignes, une des batteries du 50e R. A. C. installe au sud du Casque, à 500 mètres de nos premières lignes, une pièce de 75 qui, d'enfilade, peut énergiquement contrebattre cet observatoire.

Le 10 mai, la 131e division est relevée par la 72e D. I., dont la mission est de consolider les gains de la 131e et, ultérieurement, dans une prochaine attaque d'ensemble fixée au 20 mai, de s'assurer la totalité du massif de Moronivilliers. Pendant la période qui précède l'attaque, les 1er et 2e groupes se consolident sur leurs positions, le 3e appuie sur la gauche et relève d'autres batteries relevées du secteur. Comme pour le 30 avril, la mission des batteries est d'appuyer l'infanterie. Cette fois, les liaisons se font non seulement par téléphone, mais également par des postes de T. S. F. Les objectifs de la 72e (pentes nord du Casque du mont Haut) sont atteints et l'attaque réussit surtout au centre et vers la droite. La division fait plusieurs centaines de prisonniers.

Dans cette journée de durs combats, les trois groupes ont, une fois de plus, contribué au succès obtenu dans ce secteur, succès d'étendue limitée, mais dont l'énergique défense de l'ennemi a souligné l'importance.

Les 24 et 25 mai, le 50e R. A. C. est relevé. Dans ces diverses actions, ses pertes ont été de :

Tués : 1 commandant de groupe (capitaine SALOMON), 2 commandants de batterie (capitaines COCHIN et DE CLERVILLE), 3 sous-lieutenants (DESTOUCHES, MANIEZ et VIAUD), 30 hommes.

Blessés : 2 officiers, (capitaine RUMEN et sous-lieutenant BÉNARD), 8 sous-ofiiciers, 70 hommes.

A la suite de ces durs combats, le général commandant la IVe armée cite à l'ordre le 2e groupe du 50e R. A. C. :

Sous les ordres du capitaine SALOMON, avec la coopération des capitaines DE CLERVILLE, RUMEN et COCHIN, a, dans les journées des 17, 18, 19 et 20 avril 1917, apporté un concours précieux à la division marocaine. Les tirs bien réglés ont favorisé la progression de l'attaque, son chef n'ayant pas hésité à partir avec le bataillon de tête pour établir un observatoire. Il a contribué ensuite puissamment à arrêter trois violentes contre-attaques ennemies.

D'autre part, on apprendra plus tard que tout le régiment a été cité à l'ordre des armées pour sa belle conduite dans les affaires de Verdun, de Lorraine et de Champagne.


Sources

[Gallica]


Les combattants des Côtes-du-Nord

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