Edouard Joseph Marie GUYOMARD (1881-1942)

De Les Côtes-d'Armor dans la Grande Guerre

Sommaire

Origine et Famille

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Vincent
GUYOMARD
1803-1850
Baud - Dinan
 
Mélanie Marie Françoise
MORISSON
1809-1888
Dinan - Dinan
 
 
Joseph Jacques
GUILLARD
1822-1895
Trévron - Trévron
 
Jeanne Jacquemine
DOUILLET
1823-1893
Quévert - Dinan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Edouard Louis Marie
GUYOMARD
1837-1900
Dinan - Dinan
 
 
 
 
 
 
Marie Joseph Désirée
GUILLARD
1849-1887
Dinan - Dinan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Edouard Joseph Marie GUYOMARD
1881-1942
Dinan - Paris



Edouard Joseph Marie GUYOMARD est né le 19 avril 1881 à Dinan, rue de la Boulangerie. Il est le fils d'Edouard Louis Marie GUYOMARD, syndic des gens de mer à Dinan, auparavant 1er maître de timonerie, et de Marie Joseph Désirée GUILLARD.

La rue de la Boulangerie à l'heure des antiquaires

Sa mère décède alors qu'il n'est âgé que de 5 ans. Son père meurt en 1900. A 19 ans, Edouard, est orphelin.

Edouard Joseph Marie GUYOMARD a été élève au collège des Cordeliers à Dinan, puis au collège Stanislas à Paris. Il est licencié en Droit et Docteur en Sciences économiques et politiques.

De novembre 1902 à septembre 1905, il effectue son service militaire à Granville. Il a le grade de sergent quand il retourne à la vie civile et, le 14 octobre 1905 à Dinan, épouse Gabrielle Marie Josèphe Mélanie RATHIER. Le couple aura cinq enfants, tous nés à Dinan, bien que la famille réside à Paris 15e dans un appartement loué au 24 rue Falguière. Le père est avocat à le Cour d'Appel de Paris. Les deux filles ainées vont à l'école primaire de la rue de Vaugirard.

Edouard GUYOMARD prend des cours de peinture avec le professeur Aristide BOUREL (né à Dunkerque, où son tableau "L'écorcheuse de raie" est au musée des Beaux Arts) et réalise en 1905 l'huile sur toile "La rue de la Boulangerie à l'heure des antiquaires", donnée par ses fils au musée de Dinan en 1989.

La famille est en vacances à Dinan quand la guerre est déclarée. Les parents décident de ne pas rentrer à Paris, mais de rester à Dinan, où les filles ainées sont scolarisées. L'appartement de Paris est sous-loué en meublé, sauf une pièce, le bureau où sont entassées les affaires personnelles.

Guerre 14-18

1917, le sous-lieutenant Edouard GUYOMARD et sa famille


Réformé n°2, le 28 août 1909, pour raison médicale, Edouard Joseph Marie GUYOMARD est classé "service armé" par le conseil de révision de décembre 1914. De la classe 1901, mais père de famille, il n'est mobilisé que le 20 février 1915.

A réception de sa feuille de mobilisation, le sergent GUYOMARD se présente au 70e régiment d'infanterie, 25e compagnie de Vitré. Son dossier mal transmis, il est incorporé comme soldat et devra réclamer son grade de sergent. Il apprend, le 8 mars, son affectation au régiment territorial de Saint Malo, où il se rend. Là, il est affecté au 47e régiment d'infanterie de ligne, 32e compagnie, et non au 78e régiment d'infanterie territoriale. Il passe ensuite au 247e régiment d'infanterie, régiment de réserve du 47e, et est cantonné à Saint Servan. Le 26 mars 1915, il est décidé la formation d'un compagnie territoriale de place, à Granville, où il sera sergent avec dans sa section, le caporal René PIERRE, directeur-rédacteur en chef du journal l'Union Malouine et Dinannaise. Le 1er avril 1915, à 11 h, la 10e compagnie du 79e régiment d'infanterie territoriale part de Saint Malo pour arriver à Granville à 17 h.

Le 21 avril 1915, la 10e compagnie du 3e bataillon du 79e régiment d'infanterie territoriale part en trois différents trains de Granville (Manche) pour Meaux (Seine et Marne). La section du sergent GUYOMARD cantonne d'abord à Tremblay les Gonessse, puis à partir de juillet 1915 à Mitry-Mory. Le 1er septembre 1915, le 3e bataillon du 79e régiment d'infanterie territoriale devient le 3e bataillon du 232e régiment d'infanterie territoriale. Le 4 octobre 1915, à Paris, le sergent GUYOMARD fait partie du détachement qui reçoit le drapeau du régiment remis par le Président de la République, Raymond POINCARE.

La 10e compagnie est chargé de la police dans les villages et dans les gares. Puis, elle participe à la construction des tranchées du "camp retranché de Paris", alternant une semaine de terrassement et une semaine d'exercices. Au dessus, passent des "aéros" ["aéroplanes"], des "Tauben" [Pigeons en allemand, désignant les avions allemands] et des Zepplins.

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1918, le lieutenant Edouard GUYOMARD et un poste de mitrailleuse
Extrait d'une lettre envoyée de Tremblay les Gonesse, le 12 mai 1915:

Hier matin, un aéro allemand nous a survolés et est allé jeter des bombes sur Saint Denis, où il y a eu des victimes. Nous étions justement partis pour les bois de Saint Denis, quand l'appareil a été signalé. Le cycliste ne nous a pas trouvé, de sorte que toute la matinée, nous avons manœuvré sans nous douter que notre vie était en danger. Nous avions bien remarqué un tas de biplans qui nous passaient dessus à chaque instant; j'ai même fait remarquer à l'adjudant que l'un d'eux semblait déguisé et n'avait qu'une seule cocarde tricolore au lieu de deux, mais nous n'y avons pas attaché autrement d'importance. Dix minutes après, il jetait ses bombes, sur Saint Denis; heureusement quand il est repassé sur nous, nous étions entré sous bois et il ne nous a pas vu. Hier soir, à 8 heures 1/4, alerte générale: c'est un zepplin qui est signalé. On se met en tenue, on éteint toutes les lumières et on gagne les emplacements désignés. Tout autour de nous, des projecteurs, sortis on ne sait d'où, balaient de lueurs puissantes tous les points du ciel. Le croissement dans l'air des grands rayons lumineux est magnifique. Le silence le plus complet plane sur le pays. Soudain on perçoit au loin le ronflement d'un moteur. Le bruit devient plus net, mais il reste amolli, très doux. Les lueurs s'affolent dans le ciel, elles tournent, elles montent, elles descendent, elles cherchent partout la vilaine bête, mais ne peuvent la trouver. Le dirigeable doit voler très bas au ras du sol et les rayons passent par dessus. Le ronflement devient tout proche, à notre gauche, puis il s'éloigne vers Paris; le zepplin est passé et nous avons rien vu. Dix minutes se passent, puis très loin, le canon tonne, les mitrailleuses crépitent. Le méchant oiseau nocturne est obligé de s'enfuir. Le silence se rétablit, il n'est plus troublé que par l'aboiement des chiens, le hululement d'un hibou et le chant du rossignol. A 10 heures 1/2, on nous dit de regagner notre cantonnement. Je suis obligé de réveiller mes hommes qui déjà dorment allongés sur les pavés de la cour de la ferme, où nous sommes.



Sortant de l'infirmerie, où il est resté 17 jours pour soigner un mauvaise grippe, le sergent GUYOMARD se voit passer Noël en permission à Paris où son épouse pourrait le rejoindre, quand il apprend le 22 décembre 1915 le départ immédiat de la compagnie pour Etampes (Seine et Oise), pour garder des prisonniers boches.

En janvier et février 1916, Edouard GUYOMARD suit une formation intensive à l'École d'Élèves Officiers d'Infanterie, au camp de Valréas (Vaucluse). Puis, il nommé sous-lieutenant au 78e régiment d'infanterie territoriale en mars 1916 et reçoit une formation de mitrailleur au camp de Coëtquidan (Morbihan) de mars à juin 1916.

Venant du dépôt de Pontorson (Manche), le sous-lieutenant mitrailleur GUYOMARD arrive le 2 décembre 1916 au régiment, alors en opérations dans la Marne, et est affecté à la Compagnie de Mitrailleuse de Bataillon.

En 1918, le 3e bataillon du 78e régiment d'infanterie territoriale est en Champagne, à la disposition du Groupe d'Armées du Nord et subi l'offensive allemande du printemps 1918. Edouard GUYOMARD, promu lieutenant le 29 avril 1918, commande la compagnie de mitrailleuses du 3e bataillon du 78e régiment d'infanterie territoriale. En juillet 1918, à Villers-Cotterêts, le compagnie essuie des tirs d'obus toxiques (Ypérite).

Après l'armistice du 11 novembre 1918, le 3e bataillon est en Belgique, au Luxembourg, puis en Allemagne, à Coblence, avec la 3e armée américaine et enfin à Ems.

Le 29 janvier 1919, le lieutenant GUYOMARD part de Ems avec un détachement de 170 hommes pour arriver à Bingen. Le lendemain, un train spécial les conduit de Bingen à Nancy pour y être démobilisé.



Citations:

  • à l'ordre n°2 du 78e RIT, 1/09/1917: "Officier d'une grande valeur, d'un calme et d'un sang-froid à toute épreuve donnant à tous l'exemple du courage. A fait preuve à maintes reprises, de belles qualités de commandement notamment le 1er juin 1917 au Centre des guetteurs où sous un violent bombardement d'obus lacrymogènes, par son bel exemple, a maintenu tous ses hommes à leur poste de combat."

  • à l'ordre de la 48e Division, n°126, 1/08/1918: " Le Général commandant la 48e Division cite à l'ordre de la Division: GUYOMARD Edouard Joseph Marie, Lieutenant, commandant par intérim la Compagnie de mitrailleuses du 3e Bataillon du 78e RIT, a fait preuve le 18 juillet 1918 des plus belles qualités d'énergie dans l'établissement d'une voie de communication de première importance pour l'avance des éléments de la Division sur le terrain conquis."

  • à l'ordre de la 48e Division, n°156, 15/01/1919: "Modèle de courage et d'abnégation en même temps que de modestie. Officier qui en toutes circonstances a accompli scrupuleusement et parfaitement son devoir. S'est particulièrement distingué au cours des opérations d'août et septembre 1918 et a dirigé sur l'Ailette notamment les 28 et 29 août des transports extrêmement périlleux de matériaux destinés à la construction de passerelles sur cette rivière."


Croix de guerre avec une étoile de bronze et deux étoiles d'argent.

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Reçu pour le bijou en or de Paule (8 ans)

Après la guerre

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Après la guerre, Edouard GUYOMARD reste, pendant quelques années, avocat à la Cour d'Appel, puis, vers 1924, devient attaché à la direction générale d'une compagnie d'assurances.

Edouard Joseph Marie GUYOMARD, alors Capitaine de Réserve au Centre de Mobilisation d'Infanterie n°101, est fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 20 novembre 1930, en reconnaissance de ses actions pendant la guerre.

En juin 1940, il organise le repliement de son service de la compagnie d'assurances de Paris à Vic-sur-Cère (Cantal).

Il décède le 22 mars 1942, à Paris 15e, au moment du bombardement des usines Renault à Billancourt.





Sources

  • Acte de naissance d'Edouard Joseph Marie GUYOMARD: AD22, Dinan, Naissances 1880-1883, Image 179/549, Acte n°94.
  • Dossier d'Edouard Joseph Marie GUYOMARD sur la base Léonore: référence LH/1252/12.
  • Lettres d'Edouard GUYOMARD à son épouse: Archives familiales.
  • Photos: Archives familiales et personnelles.

Page rédigée par Yves Mathieu, adhérent CG22 n°10572, petit-fils d'Edouard Guyomard.

YvesMathieu (discussion) 1 avril 2014 à 14:30 (CEST)

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