Paul LETACON (1879-1916) : Différence entre versions

De Les Côtes-d'Armor dans la Grande Guerre
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Il habitait 9 rue Saint-Pierre à Saint-Brieuc.<br />
 
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Il commence à travailler à l’âge de 13 ans. <br />
 
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Voici ce qu’il fit jusqu’à l’âge de 20 ans :* du 4 sept. 1892 , apprenti menuisier chez Louis Bonjour, fabricant de meubles, 45 rue St Guillaume à St-Brieuc, et jusqu’au 3juillet1896, il est devenu ouvrier ébéniste* du 5 juillet 1896 au 18 mai 1897 il est ouvrier ébéniste chez Colas Kérien ,fabricant de meubles, 3 rue du Chapitre à St-Brieuc*du 12 novembre 1897 au 27 mai 1898, il est ébéniste chez ce même employeur,*du 1er  juin 1898 au 22 juin 1898, ébéniste chez fd Gion, 15 rue du Boyer à St-Malo *du 23 juin 1898 au 6 septembre1898, ébéniste chez L. Choupeau, 7 rue des Lauriers, à St-Malo,*du 7 septembre 1898 au 27 avril 1899, ébéniste chez G.Colas, marchand de meubles, 44 rue Houvenagle à St-Brieuc , *du 2 mai 1899 au 28 aout1899, ouvrier ébéniste chez Lempereur,  à St-Malo.           <br />
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Voici ce qu’il fit jusqu’à l’âge de 20 ans :* du 4 sept. 1892 , apprenti menuisier chez Louis Bonjour, fabricant de meubles, 45 rue St Guillaume à St-Brieuc, et jusqu’au 3juillet1896, il est devenu ouvrier ébéniste* du 5 juillet 1896 au 18 mai 1897 il est ouvrier ébéniste chez Colas Kérien ,fabricant de meubles, 3 rue du Chapitre à St-Brieuc*du 12 novembre 1897 au 27 mai 1898, il est ébéniste chez ce même employeur,*du 1er  juin 1898 au 22 juin 1898, ébéniste chez fd Gion, 15 rue du Boyer à St-Malo *du 23 juin 1898 au 6 septembre1898, ébéniste chez L. Choupeau, 7 rue des Lauriers, à St-Malo,*du 7 septembre 1898 au 27 avril 1899, ébéniste chez G.Colas, marchand de meubles, 44 rue Houvenagle à St-Brieuc , *du 2 mai 1899 au 28 aout1899, ouvrier ébéniste chez Lempereur,  à St-Malo.<br />
  
 
Il avait donc 35 ans au début de la guerre de 1914.<br />
 
Il avait donc 35 ans au début de la guerre de 1914.<br />
Il était marié et avait deux enfants :  
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*Eva née en 1902 et  
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*Mathilde née en en 1904.
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En 1914, il était ouvrier ébéniste à [[Paris]].
 
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Version du 12 février 2014 à 09:56

Origine et Famille

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Paul LE TACON était né à Saint-Brieuc le 2 juin 1879.

Sa mère, née Catherine Marie TAILLEBEAU, est décédée à Saint-Brieuc le 7 septembre 1890 (son fils Paul avait seulement 11 ans ).

La scolarité de Paul se fit à Saint-Brieuc. Si l’on en juge par la qualité des lettres qu’il adressait, sans aucune faute, à sa famille pendant la guerre en 1915 et 1916, alors qu’il avait 36, 37 ans, il devait avoir à l’âge de 13 ans, époque ou il débute sa vie active, le niveau d’un bon Certificat d’études primaires.

Le livret, No 1057, concernant le «  Travail des Enfants dans l’industrie » délivré le 22 septembre 1894 par le Maire de Saint-Brieuc, Charles Baratoux, en application de la loi du 2 novembre 1892 , nous renseigne sur le début de travail de Paul LETACON :
Il habitait 9 rue Saint-Pierre à Saint-Brieuc.
Il commence à travailler à l’âge de 13 ans.
Voici ce qu’il fit jusqu’à l’âge de 20 ans :* du 4 sept. 1892 , apprenti menuisier chez Louis Bonjour, fabricant de meubles, 45 rue St Guillaume à St-Brieuc, et jusqu’au 3juillet1896, il est devenu ouvrier ébéniste* du 5 juillet 1896 au 18 mai 1897 il est ouvrier ébéniste chez Colas Kérien ,fabricant de meubles, 3 rue du Chapitre à St-Brieuc*du 12 novembre 1897 au 27 mai 1898, il est ébéniste chez ce même employeur,*du 1er juin 1898 au 22 juin 1898, ébéniste chez fd Gion, 15 rue du Boyer à St-Malo *du 23 juin 1898 au 6 septembre1898, ébéniste chez L. Choupeau, 7 rue des Lauriers, à St-Malo,*du 7 septembre 1898 au 27 avril 1899, ébéniste chez G.Colas, marchand de meubles, 44 rue Houvenagle à St-Brieuc , *du 2 mai 1899 au 28 aout1899, ouvrier ébéniste chez Lempereur, à St-Malo.

Il avait donc 35 ans au début de la guerre de 1914.
Il était marié et avait deux enfants :

  • Eva née en 1902 et
  • Mathilde née en en 1904.


En 1914, il était ouvrier ébéniste à Paris.

Guerre 14-18

Paul LE TACON, soldat de 2ème classe

Au point de vue militaire , un Etat Général des Services et Campagnes , délivré le 11 juillet 1919 par le Conseil d’administration du 67e régiment d’infanterie, nous renseigne sur sa situation militaire en début de guerre :

  • Ajourné en 1900,
  • Classé service Auxilliaire en 1901

Mais l’armée ayant un grave besoin d’effectifs dès la fin de 1914, sa situation est revue , et c’est ainsi qu’il est classé Service Armé par la Commission de Réforme de la Seine le 12 janvier 1915
En conséquence de cette décision, il est affecté au 74e régiment d'infanterie territoriale.
Incorporé au 74 e R.I.T. le 22 février 1915, comme appelé de la classe 1899 de la subdivision de Saint-Brieuc N° 87.

Arrivé au corps et Soldat de 2 ème classe, le 22 février 1915.
Bien que ses états de services de campagnes portent la mention "guerre contre l’Allemagne", il semble que tant qu’il a été dans un régiment d’infanterie territoriale, Paul LE TACON n’a pas été au combat. Nous n’avons pas d’itinéraire de son parcours, mais seulement des indications par les cartes postales et lettres qu’il a pu adresser à sa famille.

On peut diviser sa guerre en deux parties :
1. sa présence à l’arrière dans des unités d’infanterie territoriale :

  • du 22 février 1915 au 31 mars, dans le 74 ème R.I.T ,
  • du 1er avril 1915 au 31 août, au 79 ème R.I.T.
  • du 1er septembre 1915 au 4 février 1916, au 292 ème R.I.T.

Pendant son passage dans ces trois unités territoriales, il séjourne en Seine et Marne (cartes postales de Chambry, Mitry, Mory) et sa correspondance n’a rien d’alarmant .
2. Par contre, il passe au 35e régiment d'infanterie le 5 février 1916, et c’est la période à laquelle il part au front.
Nous supposons qu’il atteint le secteur sud-ouest de Verdun par la « Voie Sacrée ».

Longue lettre datée du 14 mai 1916 :
Chère Eva et chères petites,
Je profite que nous sommes en repos pour vous écrire un peu. Je suis toujours bien mais il ne fait pas bon par ici, le canon ne s’arrête pas et puis voilà qu’il nous tombe de la pluie. Nous avons de la boue jusqu’au ventre et impossible de nous sécher. L’on ne trouve rien dans ces bois ici.
Enfin vivement la victoire que cela finisse pour que je puisse vous embrasser. Notre secteur s’appelle le Mort-Homme et l’on s’y bat dur de ce moment. Embrassez grand-mère pour moi et faites part de ma lettre à mon père car je suis obligé d’économiser le papier car je n’ai pas un sou et quand même il n’y en a pas ici. Je ne sais pas encore quelle compagnie je fais partie, sitôt que je le saurai je vous écrirai. Nous sommes bien nourris mais quelle misère, nous couchons par terre et l’on dort bien quand même car l’on est fatigué. Je m’ennuie bien aussi de ne pas avoir de vos nouvelles mais je pense que j’en aurai dans la fin de cette semaine. Allons je vous embrasse bien de tout mon cœur et pensez bien à moi.
Signé Paul


Le 18 mai 1916, le 35e régiment d'infanterie étant sans doute décimé, Paul LE TACON passe au 267e régiment d'infanterie.
C’est de cette unité qu’est postée la carte du 18 mai 1916 :

Carte de correspondance en franchise des Armées de la République, datée du 18 mai 1916, poste aux armées secteur 103le 19 mai et arrivée poste Saint-Brieuc le 22 mai 1916, adressée à Madame Paul Letacon.
Expéditeur Paul Letacon, soldat, 267° d’infanterie , 20 éme compagnie , secteur 103 :
Chère Eva et chères petites, je suis toujours bien, j’attends des nouvelles avec impatience.
Ecrivez moi le plus possible et surtout mettez bien l’adresse qui est sur cette carte.
Je vous embrasse de tout cœur.
Signé Paul Letacon .

Alors que les Français se préparent à l’assaut du fort de Douaumont (rive droite de la Meuse), les Allemands frappent un grand coup au Mort Homme le 20 mai . Les attaques se succèdent jusqu’au 23 mai.
C’est de ce même jour que date la lettre de Paul LE TACON, à moins qu’il n'y ait de sa part une erreur de date : l’attaque de Douaumont, rive droite de la Meuse a eu lieu le 22 mai.
Voici sa lettre :
Lettre datée de Nixéville le 23 mai 1916 (Nixéville est un petit bourg à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Verdun entre la nationale n°3 et l’autoroute A4 actuelle ) :
Chère Eva et chères petites,

Hier alors que nous étions à manger le rata, nous avons reçu un ordre de partir, nous avons marché avec tout notre barda sous un soleil de feu et dans une poussière que l’on ne se voyait pas à 4 pas, beaucoup sont tombés en route et il y en a même un qui est mort par la chaleur et la fatigue. Nous avons couché ici cette nuit. Je ne sais pas où je serai ce soir, probablement du côté de Douemont ou du Mort-Homme. Cela bombarde très dur, c’est terrible, quand tout cela finira t-il? Enfin j’ai bon espoir de ne pas y laisser ma peau et que je m’en tirerai. Embrassez bien grand-mère pour moi (NDLR : c'est-à-dire Marie Marot, sa belle mère) et faites part de ma lettre à grand père (NDLR : François Le Tacon, son père)
Signé Paul Letacon, 267e d’infanterie, 20° compagnie secteur 103.

S’il n’y a pas une erreur dans la date de la lettre, il a couché à Nixéville le 23 mai 1916 ; il y a une distance d’environ 14 kilomètres à vol d’oiseau entre les deux bourgs de Nixéville à Cumières, distance qu’il aurait parcouru le 23, après avoir écrit cette lettre.

Sa carte suivante est datée du 24 mai 1916 :

Carte postale Poste aux Armées secteur 103, le 24 mai 1916, adressée à Mademoiselle Eva Letacon : Chère petite,
J’ai reçu ta lettre je suis heureux d’avoir de vos nouvelles. Embrasse maman et grand-mère pour moi ainsi que grand-père, tu me diras si tu as reçu mes lettres et combien de temps elles mettent,
Mille baisers.
Paul

C’est ce 24 mai 1916 que Paul LE TACON est porté officiellement porté disparu lors de l’attaque de Cumières . Le petit bourg de Cumières a totalement disparu. Seul un monument en bordure de route, dans la forêt, au pied de la colline du Mort-Homme rappelle ce souvenir.

Paul LE TACON n’a pas eu de sépulture officielle .

Il ne reste de lui que ses quelques lettres, quelques papiers militaires, qui sont postérieurs à sa disparition, et sa médaille militaire, qui fut attribuée en 1924 :

MORT POUR LA FRANCE
« Excellant soldat, aussi dévoué que brave. Tombé glorieusement le 24 mai 1916 à Cumières, en s’élançant courageusement à l’assaut des positions ennemies.
Croix de Guerre avec étoile d’argent ».

Sources

Grand-père de Paul OLLIVIER, adhérent CG22 N° 473
Mise en ligne par Michel MORO

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