Chronique de Plourivo (1914-1918)

De Les Côtes-d'Armor dans la Grande Guerre
Version du 18 janvier 2014 à 13:14 par Jylaigre (discuter | contributions)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)

Plourivo le 11 juillet 1919

Plourivo pendant la guerre 1914-1918

Notes

Mobilisé le 1er août 1914, je suis aussitôt parti en Belgique et ne suis rentré à Plourivo qu'en novembre 1917 Je

n'ai donc pu suivre les événements pendant ce laps de temps

A ma oère permission, septembre 1915 j'ai rencontré quelques soldats convalescents dans la commune, c'est qu'une

ambulance avait été installée au petit château dépendant du Bourg-Blanc.

Aucun événement sensationel ni même méritant d'être signalé ne s'est passé à Plourivo , car l'arrivée de

quelques réfugiés logés dans les fermes et y travaillant, le retour des prisonniers de guerre, la rentrée des vieux

soldats démobilisés, tout cela s'est passé inaperçu.

J'ajoute que les habitants de Plourivo sont des moins facils à émouvoir, rien ne leur fait rien. Loin de théâtre

des opérations ils n'ont connu ni les tristesses, ni les douleurs, ni les misères que nous avons subies.

Sans direction municipale, le maire étant décédé, la commune paraissait morte, tout était à l'abandon, les

habitants, uniquement absorbés par leur commerce et les bénéfices à réaliser pendant la guerre, ne se sont en rien

dérangés de leurs habitudes.

Si de temps en temps un deuil n'était venu frapper une famille ici, on aurait ignoré que là-bas on se battait

Habituées à être seules, les marins étant toujours absents, les femmes n'ont trouvé aucun changement si ce n'est

ques les allocations pleuvaient, que les pensions des veuves étaient plus forte, que les produits de la terre se

vendaient plus cher, chez elles aucun contrôle, en un mot la guerre était tout bénéfice.

Le sentiment de solidarité n'était pas vivace à Plourivo, la guerre a développé encore leur égoïsme naturel

Seule la fête de l'amistice a semblé secouer un peu leur torperu, quant à la paix, ils l'ont accueillie avec une

étonnante infifférence.

L'instituteur J. Bernard

Outils personnels